Pour garder des articulations saines le plus longtemps possible, il convient d’observer quelques règles générales dès le plus jeune âge: pratiquer une activité physique régulière (marche, natation, vélo sont des sports qui n’entraînent pas de chocs nocifs pour les articulations), ne pas rester longtemps dans la même position, éviter les petits mouvements répétitifs… Sans oublier de manger équilibré, en suivant par exemple un régime de type crétois. Une plante comme le pourpier, dont la cuisine grecque est friande, est riche en acides gras oméga-3 aux propriétés anti-inflammatoires. Quant au persil frais, il est aussi utile pour lutter contre l’arthrite et la goutte (élimination de l’acide urique). En vieillissant, il est important de continuer à solliciter quotidiennement ses articulations par de petits exercices (comme du tai chi). L’activité physique permet notamment de préserver le cartilage et de conserver une certaine mobilisation, même en cas de rhumatismes. On peut ménager ses articulations en portant des chaussures confortables et en adoptant des accessoires qui permettent de compenser la perte de force musculaire et d’équilibre (aides à la marche…).
Cassis, Reine des prés…
Parmi les plantes actives sur les articulations, citons le cassis (Ribes nigrum) et plus particulièrement ses feuilles, riches en flavonoïdes et tanins. L’Agence européenne du médicament (EMA) reconnaît son usage traditionnel pour soulager les douleurs articulaires mineures. En tisane, il permet d’atténuer l’arthrite, l’arthrose et la goutte. Le rhizome d’Harpagophyton (Harpagophytum procumbens, Griffe du diable) possède des vertus antiinflammatoires et bénéfiques pour les articulations. Son usage traditionnel est reconnu pour soulager les douleurs articulaires mineures (rhumatisme, arthrite, lombalgies, tendinites…) et les troubles digestifs légers. La Reine des prés (Spirea ulmaria) est riche en aldéhyde salicylique qui permet de lutter contre l’inflammation et de calmer les douleurs, notamment en cas d’arthrite, de rhumatismes et de goutte. Elle contient aussi des oligo-éléments qui protègent le cartilage et favorisent la minéralisation osseuse (comme la prêle, Equisetum arvense).
L’écorce de saule
La racine de Grande consoude (Symphytum officinale) est traditionnellement utilisée, en application locale, pour le soulagement des symptômes en cas de contusion et d’entorse. Elle a une action anti-inflammatoire sur les contractions et élongations musculaires. On attribue ses propriétés à sa richesse en allantoïne, qui stimule le renouvellement des cellules musculaires et osseuses, mais elle contient également des alcaloïdes, tanins, mucilages, terpénoïdes, calcium, potassium, phosphore, fer, silice… L’usage interne est à éviter étant donné la présence d’alcaloïdes pyrrolizidiniques hépatotoxiques. L’EMA reconnaît l’utilisation de l’écorce séchée de saule (Salix purpurea, S. daphnoides…), en usage interne (thé par exemple), pour le traitement aigu des douleurs dorsolombaires et aussi pour soulager les douleurs articulaires mineures. La salicyline, présente dans l’écorce, est connue pour être anti-inflammatoire et pour agir sur la fièvre et la douleur. L’organisme la transforme en acide salicylique mais en faible quantité, raison pour laquelle il faut peut-être attribuer ces effets à d’autres principes actifs. Les préparations à base d’écorce de saule sont donc contre-indiquées chez les personnes hypersensibles aux salicylates et aux AINS et interdites aux personnes qui ne peuvent pas prendre d’AINS.
Chili et ortie
Le Piment de Cayenne (Capsicum annuum & frutescens) entre dans la composition de baumes pour soulager les douleurs dorsales. Parmi les principes actifs, la capsaïcine a des effets analgésiques: une application répétée se traduit à long terme par une désensibilisation à l’inflammation et à la douleur (par déplétion en substance P). Il existe un risque d’irritation locale de la peau et son utilisation est contre-indiquée en cas d’hypersensibilité aux capsaïcinoïdes (par exemple: poivre,piment…), de blessures et d’eczéma. Pendant le traitement, on veillera aussi à éviter les autres sources de chaleur (lumière solaire et IR, eau et compresses chaudes). L’ortie (Urtica dioica) a une action tonifiante et bienfaisante sur les articulations. L’usage traditionnel reconnaît son effet pour soulager les douleurs articulaires mineures. On retrouve dans les feuilles, entre autres, des flavonoïdes, des vitamines A & C, des sels minéraux (Ca, K, Si)… responsables des propriétés anti-rhumatismales, antalgiques et antioxydantes.
Arnica et curcuma
Selon l’usage traditionnel, les préparations topiques à base de fleurs d’Arnica (A. montana) peuvent être utilisées pour soulager les traumatismes cutanés, musculaires et articulaires localisés (entorses, hématomes…). Thymol, flavonoïdes, arnicine, coumarines et caroténoïdes font partie des principes actifs. Il existe un risque de réactions allergiques (rougeurs, démangeaisons…). Enfin, pour maintenir la souplesse articulaire, on se tournera aussi vers le rhizome du curcuma (Curcuma longa). Ses principes actifs (curcumine, curcuminoïdes…) sont non seulement intéressants pour lutter contre les troubles digestifs mais ce sont aussi de puissants antioxydants qui contribuent à la souplesse des articulations, des muscles et des tendons.
Des huiles essentielles pro-articulations
Romarin camphré (Rosmarinus officinalis camphoriferum): l’HE, riche en camphre (25-30%), en 1-8 cinéole (25-30%) et en monoterpènes (40%), est réputée pour ses propriétés de décontractant musculaire et myorelaxant. L’Agence européenne du médicament reconnaît son utilisation, en usage cutané, pour soulager les douleurs articulaires et musculaires mineures. Gaulthérie (Gaultheria procumbens, Wintergreen): l’HE, riche en salicylate de méthyle, est un antidouleur articulaire et musculaire; elle permet de lutter contre les crampes musculaires, en association avec l’HE de romarin camphré. Enfin, les feuilles d’Eucalyptus citronné (E. ou Corymbia citriodora): l’HE, riche en citronellal (40-80%), diluée dans une huile de massage, agit comme un anti-inflammatoire musculaire et articulaire. Elle s’utilise en cas d’arthrite, d’élongation, de courbatures, de névralgie, de tendinite…
Source: Pharma-Sphère
Références: ema.europa.eu
Cochrane Data Syst Rev 2013;5:CD010538ww