Votre JavaScript est désactivé.

Merci de l'activer pour utiliser Pharmaid.

Suivez ce lien pour activer JavaScript ou contactez-nous.

Attention, votre navigateur ne permet pas de profiter de Pharmaid à 100%

Pour remédier à ce problème, nous vous proposons de télécharger un des navigateurs suivants

Quand les virus du rhume circulent…

Que faire pour éviter et soigner le rhume, depuis le risque d’infection aiguë jusqu’aux premiers symptômes? Le maître mot est de se mettre au repos et de prendre des boissons chaudes dès les premiers signes de faiblesse pour éviter que l’infection ne s’installe et dégénère.

18/12/2017 11:13am

Nasopharyngite, rhinite virale, en un mot, le rhume. Cette infection virale de la muqueuse des voies respiratoires supérieures est particulièrement courante dans le monde. Les jeunes enfants en sont les principales victimes: ils peuvent faire jusqu’à 6 à 8 épisodes par an, alors que les adultes n’en connaîtront que 2 à 4. «En général, un rhume dure trois à sept jours, mais certains symptômes peuvent persister jusqu’à deux semaines»,rappelle le Dr Roland Reynaert, médecin généraliste à Bruxelles. Si plus de 200 souches virales différentes peuvent provoquer un rhume, les rhinovirus sont les principales souches mises en cause dans tous les groupes d’âge et ils sont responsables de plus de 80% des rhumes pendant le pic automnal. Comment les rhinovirus, coronavirus, virus influenza, VRS, virus para-influenza, adénovirus, entérovirus et autres agissent-ils? La pathogenèse débute par le transport mucociliaire des particules virales vers le nasopharynx, où elles se lient aux cellules épithéliales. Les rhinovirus humains sont classés en 3 groupes en fonction du récepteur cellulaire sur lequel ils se fixent: le groupe majeur comprend 91 sérotypes dont les récepteurs spécifiques sont les ICAM-1 (InterCellular Adhesion Molecule); le groupe mineur est composé de 10 sérotypes et leur récepteur LDL; et enfin, le troisième groupe qui ne comprend qu’un seul sérotype, le 87, dont le récepteur est une sialoprotéine. Lorsque le virus a été absorbé par la cellule épithéliale, il y a décapsidation du virion et libération de l’ARN viral: la réplication est en route. L’excrétion virale entraîne l’activation du système immunitaire et la réponse inflammatoire. Celle-ci provoque une vasodilatation et une augmentation de la perméabilité des capillaires sanguins responsables de la rhinorrhée et de l’obstruction nasale.

Malaise général
Un à trois jours après l’infection, les symptômes du rhume se manifestent par une sensation de malaise, puis une irritation/mal de gorge, de la toux, des maux de tête, une rhinorrhée, des éternuements. On peut aussi présenter une diminution de l’odorat et du goût, des douleurs musculaires légères, un larmoiement des yeux et, plus rarement, une légère fièvre. «Les virus du rhume sont très contagieux, en particulier pendant les premiers jours de l’affection», précise le Dr Reynaert. «La contamination par un virus du rhume peut se faire par inhalation ou par contact physique. Par inhalation, la transmission se fait via les gouttes de salive lorsqu’on éternue, tousse ou parle. La contamination par contact est directe ou indirecte: on touche par exemple un objet contaminé (un téléphone, un bouton d’ascenseur, une poignée de porte…) et puis on se touche les yeux, le nez ou la bouche.»

Facteurs de risque et complications
On distingue trois facteurs de risque: l’âge, la saison et l’état physique. «Les bébés et les jeunes enfants ont un risque accru à cause de leur système immunitaire immature et de leurs contacts fréquents avec d’autres enfants, par exemple à la crèche ou à l’école. Par ailleurs, le risque d’attraper un rhume s’accroît pendant les mois d’automne et d’hiver, étant donné qu’on passe plus de temps à l’intérieur. Enfin, ce risque dépend aussi de l’état physique (fatigue, stress ou allergie).» Les complications éventuelles résultent d’une infection bactérienne: otite moyenne, bronchite, sinusite, pneumonie, broncho-pneumonie…

Réduire les symptômes
Le traitement est purement symptomatique. «Pour moi», estime le généraliste, «le symptôme le plus important du rhume, c’est le fait de ne pas se sentir bien. Et puis, certains ont des maux de tête, des maux de gorge, c’est classique. Mais on peut avoir des maux de tête parce qu’on s’énerve, parce qu’on a de la sinusite, parce qu’on regarde son écran, ce n’est donc pas l’élément le plus important. Quand on commence à tousser et à avoir le nez bouché, le rhume démarre.» Quand quelqu’un ne se sent pas bien, l’idéal serait de rentrer chez soi, assure-t-il: «Il faut se mettre au lit, prendre une boisson chaude, un citron chaud, du paracétamol, bien transpirer et on aura peut-être des chances d’être mieux le lendemain. Plus longtemps on attend avant de se soigner, plus longtemps on risque de développer le rhume. En se reposant, on prend une avance sur le traitement, on n’a pas le temps de voir se développer un froid, un mal à la gorge…» Le premier conseil est donc le repos, des boissons chaudes, des antidouleurs et des anti-pyrétiques et des sprays nasaux. «On peut aussi faire des inhalations qui permettent de liquéfier les sécrétions qui collent», ajoute-t-il. «L’inhalation du pauvre juste à base d’eau chaude, ou avec des produits contenant de la lavande, de l’eucalyptol… Ou aller au hammam, où l’humidité importante dégage les poumons…», conseille le Dr Reynaert.

Le rhume tapi sur le comptoir
Les virus du rhume sont très contagieux et peuvent vivre plusieurs heures sur un objet. À la pharmacie, en prévention, il convient donc de nettoyer régulièrement le comptoir… et les poignées de porte, notamment celle du réfrigérateur (très intéressant en cas de gastro-entérite aussi). Il existe en effet deux sortes de virus: les virus nus ou non enveloppés qui n’ont qu’une capside et du matériel génétique, et les virus qui contiennent une capside, du matériel génétique et qui sont également entourés par une double couche lipidique. «Cette double couche est facilement détruite par des produits de nettoyage; elle est donc beaucoup plus vulnérables que le virus nu, qui est très résistant et qui parvient à vivre plusieurs jours sur des surfaces inertes: barres de métro, téléphones, ordinateurs, poignées… Si le pharmacien n’a pas le réflexe de nettoyer directement le comptoir où est venu un patient malade, il y restera des virus nus, non enveloppés, beaucoup plus résistants sur les matières inertes que les virus enveloppés.» 
«Il est intéressant de noter qu’on ne nettoie jamais les poignées des réfrigérateurs, par exemple. C’est l’endroit parfait pour récupérer des virus du rhume déposés par quelqu’un. C’est un lieu de rassemblement qui permet la dissémination»
, met en garde le Dr Roland Reynaert. 


Source: Pharma-Sphère
D’après une présentation* du Dr Roland Reynaert Médecin généraliste à Bruxelles

* 20e Séminaire du Bon Air, Genval, 30 septembre 2017