Une étude animale montre qu'il n'y a pas que la quantité de sucre consommée (et donc le nombre de calories) qui a une influence sur la santé. Le type de sucre intervient également.
L'étude a été menée chez des rates qui ont reçu en plus de leur ration alimentaire solide, une solution liquide contenant 20% de glucose ou de fructose pendant une période de 8 semaines, ce qui par comparaison correspondrait chez l'homme à une surcharge en sucre d'une durée d'environ 6 ans. L'étude était destinée à évaluer versus un groupe contrôle recevant une solution d'eau non sucrée les effets des deux types de sucre sur le plan métabolique et vasculaire.
Les expérimentateurs rapportent que les deux groupes de rates recevant les sucres ont bien évidemment consommé plus de calories que le groupe contrôle mais pas de façon égale. En effet, l'apport calorique total était plus élevé chez les rates du groupe glucose que chez les rates du groupe fructose. Pourtant, en dépit de cette différence d'apport calorique, il n'y avait que dans le groupe fructose qu'était constatée au final une augmentation significative du poids corporel.
Ce gain plus important de poids dans le groupe fructose allait de pair avec un plus grand nombre de marqueurs indiquant des anomalies/dommages vasculaires et hépatiques que dans le groupe glucose. Il s'agissait notamment d'une élévation des triglycérides, d'une augmentation du poids du foie, d'une diminution de la combustion hépatique des graisses, facteur pouvant contribuer à la stéatose hépatique, et d'une moindre relaxation de l'aorte, ce qui peut affecter la pression artérielle.
Globalement, ces résultats suggèrent que l'augmentation de la quantité de calories consécutives à la consommation de boissons enrichies en sucres n'est pas le seul facteur impliqué dans les risques à long terme pour la santé. Le type de sucre joue également un rôle. Et pour mémoire, le sucre préférentiellement employé par l'industrie alimentaire n'est pas le glucose, mais le fructose (sous forme de mélange glucose fructose, très mal dénommé isoglucose) en raison de son pouvoir sucrant plus élevé et de son faible coût.
A partir de là, deux attitudes sont possibles, soit considérer que cela concerne des rates et que les modèles murins ne sont pas toujours transposables à l'homme, soit décider, au nom du principe de précaution, qu'il est sans doute mieux de mettre la pédale douce sur les boissons enrichies en sucre.
Source: Pharma-Sphere
D'après G Sangüesa et al. Am J Physiol Heart Circ Physiol. 2016 Dec 6.