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Dust in the wind…

La chanson de Kansas parle d’impermanence, les pollens suivent aussi le gré du vent, mais, malheureusement pour les allergiques, ces pollens causent bien des soucis. Quelques conseils ne seront pas superflus…

02/05/2019 2:12pm

La rhinite allergique est une maladie chronique des voies respiratoires très fréquente. Sa prévalence a augmenté considérablement ces dernières décennies, au point de constituer un problème de santé publique.

Entre 10 et 30% des enfants et des adultes sont affectés dans les pays développés.

Bien que l’allergie soit souvent considérée comme une maladie de l’enfance, elle peut souvent persister jusqu’à un âge avancé et parfois se présenter initialement chez les personnes âgées. Toutefois, les données épidémiologiques disponibles montrent que la prévalence de l’allergie aux pollens a augmenté. L’incidence de ces allergies a également augmenté chez les enfants depuis 30 ans. Selon les experts, elle est trop brusque que pour être due uniquement aux facteurs génétiques, ce qui signifie donc aussi que des facteurs environnementaux interviennent: l’alimentation, notre mode de vie, la pollution. 

Cette dernière agit de deux manières différentes, soit par action directe sur le système respiratoire (ozone), soit en modifiant la structure des aéro-allergènes comme les pollens. Des études ont en effet montré que les pollens de bouleau sont modifiés par la pollution atmosphérique, ce qui les rend plus allergéniques. La prévalence augmente aussi dans les pays en développement.

Déjà en hiver!

La rhinite allergique saisonnière représente un souci sanitaire de première importance. Non seulement sa prévalence est élevée, mais en plus elle engendre des coûts directs et indirects très lourds avec un impact non négligeable sur la qualité de vie, les performances scolaires ou professionnelles.

Quelques questions utiles à poser au patient

• Depuis combien de temps les symptômes sontils présents?
• Les symptômes viennent-ils chaque année à la même période ou sont-ils présents toute l’année?
• Souffrez-vous de toux ou d’une dyspnée (arguments en faveur d’un asthme)?
• Souffrez-vous d’une limitation dans vos activités quotidiennes, sportives ou de loisirs (arguments en faveur d’un asthme)?
• Souffrez-vous de troubles du sommeil?
• Dans quelles circonstances/lieux/situations les symptômes sont-ils exacerbés? (campagne, nuit, plantes)
• Quels sont les facteurs déclenchants (fenêtre ouverte, vent, promenade)?
• Existe-t-il des antécédents d’eczéma, d’asthme, de rhinite allergique?
• Avez-vous déjà bénéficié d’une désensibilisation?
• Existe-t-il des antécédents familiaux d’asthme, d’eczéma ou de rhinite allergique?

Différents tests existent, permettant de mettre en évidence les allergènes impliqués. Nous vous proposons un organigramme très visuel afin de conseiller au mieux le patient.

La rhinite saisonnière est aussi liée à un risque majoré de développer un asthme. Ainsi, les patients avec une rhinite allergique ont 8 fois et les patients avec une rhinite non allergique 11 fois plus de risque de développer un asthme que les patients sans rhinite. Ce sont bien entendu les pollens anémophiles, transportés par les vents, qui sont en cause et non les pollens transportés par les insectes, dits entomophiles. Les principaux pollens mis en cause sont ceux des graminées, des herbacées comme l’armoise, l’ambroisie, mais aussi les pollens des arbres comme le noisetier, l’aulne, le bouleau et le frêne. Il est intéressant de noter que les spécialistes ont constaté que les dates de floraison ont été avancées de 2 semaines en 25 ans dans certaines régions. Par ailleurs, de nouveaux allergènes anémophiles ont fait leur apparition grâce à l’adaptation de ces plantes à nos climats au cours des années. Cette année, des pollens d’aulne et de noisetier ont déjà pu être collectés dès le début du mois de janvier, alors que traditionnellement cette collecte a lieu un mois plus tard. En effet, pour qu’une réaction allergique se déclenche, comme dans le cas de certains pollens, il est nécessaire que la personne ait été sensibilisée à l’allergène et qu’elle soit ensuite mise en présence de cet allergène. Les symptômes de la rhinite allergique sont les suivants: des éternuements, une rhinorrhée, une congestion nasale et un prurit nasal, oculaire et du palais. Elle s’accompagne aussi fréquemment d’un écoulement nasal postérieur, d’une toux, d’une irritabilité et d’une fatigue.

D’abord prévenir!

La bonne solution pour éviter l’apparition d’une allergie est d’éviter l’allergène. Dans le cas des pollens, c’est beaucoup plus difficile que dans celui d’une allergie aux animaux, par exemple. Néanmoins quelques conseils peuvent être utiles:
• Ne pas faire d’efforts et des activités en plein air.
• Durant la saison des pollens, si la concentration en pollens est très importante, il faut limiter l’ouverture des fenêtres au strict minimum. En revanche, en période de pluie, l’aération peut être plus importante.
• Maintenir les fenêtres de la voiture fermées et vérifier les filtres à pollens de l’aération du véhicule.
• Ne pas faire sécher le linge à l’extérieur.
• Préférer l’utilisation des mouchoirs en papier.
• Se laver les cheveux avant le coucher permet d’éviter de répandre des pollens sur l’oreiller.
• Ne pas tondre les pelouses et ne pas rester dans un environnement où on les tond.

Traiter aussi

Le premier pas de la prise en charge consiste à nettoyer correctement les voies nasales grâce à une solution adaptée: soit un sérum physiologique, soit un soluté d’eau de mer isotonique. Dans certains cas, ils peuvent être enrichis en manganèse, ce qui renforce les défenses de l’organisme. Les sprays pour le traitement local ne devraient être utilisés qu’une fois l’avis du médecin posé. Celui-ci pourra prescrire aussi un traitement par voie générale ou conseiller la prise d’un traitement général ne nécessitant pas de prescription à base de cétirizine ou de loratadine.

On l’a compris, les rhinites allergiques saisonnières constituent une véritable plaie pour ceux qui en souffrent, surtout si les allergies sont multiples. Offrir un soulagement rapide est essentiel, mais il faudra aussi à l’allergique beaucoup de courage et de ténacité pour tenter une désensibilisation permettant de réduire voire même de faire disparaître les symptômes. Le pharmacien représente un maillon important de la chaîne de prise en charge. Il faudra être attentif à l’apparition d’un asthme méconnu par le patient à l’occasion d’une crise d’allergie déclenchée par les pollens. 

Isabel Lemaire
Source: Pharma-Sphère