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Les vaccins: c’est maintenant!

La période estivale semble encore éloignée et pourtant les voyages se préparent longtemps à l’avance si l’on veut en profiter le plus possible. Les vaccins, on les oublie rarement, mais on y pense souvent trop tard! Or, la vaccination contre certaines maladies doit être anticipée afin d’être protégé au mieux…

19/06/2019 5:32pm

Les vaccins nécessaires pour partir en voyage dépendront essentiellement de la destination et du type de voyage que l’on entreprend ainsi que de l’âge des voyageurs. Rappelons que les vaccins ont été développés et sont utiles dans la mesure où les maladies contre lesquelles ils protègent sont mortelles ou entraînent de graves conséquences pour la santé à court ou à long terme et ne connaissent pas de traitement réellement efficace.

Hépatites A et B

Les hépatites A et B peuvent se contracter partout dans le monde. Les modes de transmission diffèrent cependant. Pour la première, le virus se transmet via de l’eau ou des aliments souillés. Le virus induit une inflammation du foie qui provoque de la fatigue et classiquement un ictère ou «jaunisse». Si, le plus souvent, la maladie n’induit aucune conséquence grave à long terme, ce n’est pas toujours le cas et elle peut engendrer dans de rares cas même des cirrhoses. Pour l’hépatite B, le virus se transmet après un contact de cellule à cellule (sang, sexuel…). Cette forme d’hépatite est plus grave puisqu’elle engendre souvent une symptomatologie plus lourde avec de la fatigue, mais surtout une atteinte hépatique chronique avec cirrhose et un risque accru de développer une cirrhose et un adénocarcinome hépatique. Heureusement, différents vaccins, combinés ou non, existent pour s’en protéger. Les études ont montré que, grâce à une vaccination complète, la protection pouvait être acquise à vie. Cette vaccination n’est pas obligatoire, mais est vivement conseillée, que le voyage soit aventureux ou non.

Fièvre jaune

La fièvre jaune fait partie de ces maladies tropicales qui sont transmises par des insectes. Dans ce cas-ci, il s’agit de moustiques des genres Aedes et Haemogogus. La maladie est due au virus amaril et est endémique en Afrique, en Amérique du Sud et en Amérique Centrale. Certains cas de fièvre jaune ont été décrits plus récemment en Chine. La symptomatologie classique se compose de fièvre qui apparaît après une dizaine de jours d’incubation, accompagnée de maux de tête. Cela peut évoquer une grippe, une dengue ou une crise de malaria. Dans les formes graves, une période d’accalmie survient 3 jours plus tard, après lesquels se développe un syndrome hémorragique accompagné de vomissement de «sang noir», d’un ictère et de troubles rénaux. Le décès survient dans 50 à 80% des cas après une phase de délires et de convulsions. Il n’existe aucun traitement spécifique. L’Organisation Mondiale de la Santé estime que 200.000 personnes sont infectées chaque année et que 30.000 décès surviennent à cause de la maladie. Or, un vaccin existe: il est efficace et protège à vie après une seule injection. Il est obligatoire pour les voyageurs des zones intertropicales d’Afrique et d’Amérique du Sud.

Fièvres typhoïdes et paratyphoïdes

Les fièvres typhoïdes et paratyphoïdes sont présentes dans tous les pays où l’hygiène est précaire. On les retrouve en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie. Elles provoquent un abattement, une anorexie, des douleurs abdominales avec diarrhées ou constipation et sont potentiellement mortelles en l’absence de traitement dans environ 10% des cas pour le typhus et dans moins de 1% des cas si traitement par antibiothérapie. Cependant, des résistances apparaissent de plus en plus souvent, notamment contre les fluoroquinolones. Depuis 2 ans, une souche multirésistante est apparue au Pakistan, ce qui justifie certainement de considérer la vaccination comme indispensable. Il y a 20 millions de cas annuels de fièvre typhoïde dans le monde et plus de 200.000 morts chaque année en raison de cette maladie. Un vaccin antityphoïdique existe et ne nécessite qu’une seule injection pour les voyageurs se rendant dans des zones à risque. La protection dure 3 ans et son efficacité est de 60%.

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Méningites à méningocoques

Les méningites à méningocoques constituent une affection fréquente et présente partout dans le monde. Les types C et B se retrouvent essentiellement dans l’hémisphère Nord tandis que le type A se rencontre surtout en Afrique sub-saharienne, dans ce que l’on appelle la «ceinture méningée», qui s’étend du Sénégal à l’Est à l’Ethiopie à l’Ouest, soit 26 pays. Le type W atteint également les pélerins de la Mecque. Il existe aujourd’hui plusieurs types de vaccins disponibles: comme des vaccins multivalents contre les types A, C, Y et W. En Belgique, les nourrissons sont vaccinés contre le méningocoques de type C depuis 2001.

Encéphalite à tiques

L’encéphalite à tiques est une cause importante d’infection du système nerveux central en Europe orientale, centrale et septentrionale. La maladie est présente dans le nord de la Chine, en Mongolie et en Fédération de Russie. Les zones endémiques couvrent la partie méridionale de la ceinture non tropicale de la forêt dite eurasienne. Elle s’étend du nord-est de la France jusqu’à l’île japonaise d’Hokkaido. En 2011, on estimait le nombre de cas à 10 à 12.000 par an. Le plus souvent, cela reste limité à des foyers sylvestres. L’Allemagne connaît des foyers dans des districts bien déterminés. Cependant, il n’existe pas de critères de diagnostic communs pour l’encéphalite à tiques, pas plus qu’il n’existe de définition pour les zones considérées comme à risque. Il existe 3 soustypes du virus de l’encéphalite à tiques: européen, extrême oriental et sibérien. Les pays baltes sont atteints par les trois sous-types. Les virus sont transmis par les tiques. Différents vaccins sont disponibles. La vaccination est disponible pour les enfants à partir d’un an. Trois injections sont nécessaires, avec un rappel tous les 5 à 10 ans, sauf chez les personnes de 60 ans et plus où elle doit être réalisée tous les 3 ans.

Rage

La rage est une maladie endémique dans de nombreux pays. On compte de plus en plus de cas d’infections, notamment en raison de morsures par des chauve-souris. Néanmoins, les risques sont très faibles si on évite de toucher des animaux sauvages, même s’ils paraissent malades ou endormis. La vaccination est possible. Le traitement post-exposition est également possible.

Et les autres?

Il ne serait pas responsable d’oublier la vaccination de base, car toutes les maladies contre lesquelles on vaccine en Belgique sont aussi présentes à l’étranger. En effet, la vaccination contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche ou contre la rougeole, la rubéole et les oreillons demeure indispensable. Il en est de même pour la grippe. En effet, en cas de voyage dans l’hémisphère Sud au printemps ou en été, il est bon de se rappeler qu’à cette période, c’est l’automne et l’hiver et, même si les virus circulants ne sont pas les mêmes, il est peut-être tout de même utile de se faire (re)vacciner quelques semaines avant le départ. Pour mémoire, la vaccination anti-HPV est recommandée pour les filles comme pour les garçons entre 9 et 14 ans. Il existe, en Belgique, trois vaccins différents. Les vaccins bivalent et tétravalent ont une efficacité de 90% contre les HPV 16 et 18 qui constituent 74% des types oncogènes. Le tétravalent protège en plus contre les HPV 6 et 11, responsables des condylomes acuminés. Le vaccin nonavalent protège contre 5 types oncogènes en plus et pourrait offrir une protection contre 90% de ces 7 virus oncogènes, avec une efficacité de 96%. Enfin, pour tout renseignement utile, on pourra envoyer le patient demander conseil auprès de son médecin généraliste, auprès d’une clinique du voyage ou sur le site de l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers. (www.itg.be).

La vaccination: un rappel indispensable!

La vaccination pose beaucoup de questions à des niveaux très différents, tant pour les professionnels de la santé que pour les parents d’enfants à vacciner, pour les adultes ou pour les personnes âgées. Par ailleurs, les patients ou leurs responsables légaux s’interrogent également parfois sur le bien-fondé de telle ou telle vaccination et sur son innocuité. Autant de questions auxquelles sont souvent confrontés les professionnels de la santé sans pouvoir toujours y apporter une réponse immédiate.

Pour mémoire, la vaccination a pour objet principal de protéger la personne vaccinée contre une maladie virale ou bactérienne dangereuse, parfois mortelle ou le plus souvent laissant des séquelles irrémédiables. Les difficultés de mise au point d’un vaccin sont telles que les laboratoires et l’industrie pharmaceutique ne peuvent se consacrer qu’à certaines maladies touchant le plus grand nombre.

Une protection publique

Or, la résurgence de différentes maladies que l’on croyait disparues, comme la rougeole par exemple, nous rappelle que nous ne pouvons pas nous passer de la vaccination pour circonscrire certaines épidémies. En effet, la vaccination possède une dimension collective qui est trop souvent oubliée, car elle protège non seulement l’individu, mais réduit également la circulation de l’agent infectieux, protégeant donc la partie de la population qui n’a pas encore pu ou voulu être vaccinée. Par ailleurs, une enquête récente vient de démontrer que 30% des étudiants en médecine en Europe ne recevaient aucune formation concernant les
vaccins au cours de leurs études. En Belgique, cela ne concerne «que» 5% des carabins.
Cela explique qu’en Belgique les taux de vaccination chez l’enfant sont bons. Une étude menée dans la partie francophone de notre pays et datant de 2016 a montré que près de 87% de nos «têtes blondes» avaient reçu les 9 doses recommandées de vaccins: hexavalent, pneumocoque, RRO, méningocoque. Le schéma complet incluant le vaccin contre le rotavirus a été administré à un peu moins de 80%.

Administrer toutes les doses

Or, pour que la vaccination soit efficace, il est essentiel de respecter l’un des schémas vaccinaux spécifiques à chacune et de bien respecter l’administration des doses afin que la vaccination soit complète. C’est un gage d’efficacité. Bien entendu, il est toujours possible de pratiquer une vaccination de rattrapage ou de refaire un schéma vaccinal complet en l’absence de preuve écrite d’une vaccination, comme le propose le Conseil Supérieur de la Santé dans son avis en 2013. La protection contre l’hépatite A, par exemple, commence à apparaître en 2 à 4 semaines. Cependant, elle ne sera que d’environ 95% un mois après la première dose et de 100% après la dose de rappel.
En 2019, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a fait de l’hésitation vaccinale, c’est-à-dire la réticence ou le refus de la vaccination malgré la disponibilité des vaccins, l’une de ses 10 menaces sanitaires mondiales. Les mouvements «anti-vaccination» se sont emparés des réseaux sociaux. Toutefois, Facebook, YouTube et Amazon notamment les ont retirés de leur moteur de recherche. Malgré tout, convaincre les parents relève parfois de la gageure…

Pierre Dewaele

Source: Pharma-Sphère